sociologie des courants politiques (histoire)

I/ L’INTERNATIONALE OUVRIERE : la fondation de l’AIT

Des ouvriers venus de toute l’Europe se réunissent le 28 septembre 1864 à Londres. Ils fondent l’AIT (Association Internationale des Travailleurs).

1°) objectif
Elle coordonne les luttes syndicales et populaires dans tous les pays. Le syndicalisme, né 40 ans plus tôt en Angleterre, acquiert une dimension internationale avec elle.

2°) domaines d’intervention
Elle s’attaque à tous les domaines : arts et lettres, diplomatie et défense de la libre circulation des hommes et des marchandises, monnaie.

3°) composition et statuts
Elle est composée d’un comité central et de sections nationales. Karl Marx, 46 ans, intellectuel allemand réfugié à Londres depuis 1848, qui rédige ses statuts.

4°) ascension et disparition
Des milliers d’adhérents rejoignent l’AIT. Mais elle est très vite minée par la guerre franco-prusse en 1870, la Commune de Paris et des rivalités entre Karl Marx et le courant anarchiste de Pierre Proudhon. Les anarchistes sont expulsés de l’AIT et le siège est transporté à New York où elle s’éteint dans l’indifférence.


II/ L’INTERNATIONE OUVRIERE ET SOCIALISTE : 1889, par les socialistes.

1°) naissance
En 1889 par les socialistes. Le 26 avril 1905, elle est relayée en France par le parti SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). Son principal dirigeant est Guy Mollet.

2°) mars 1919 - février 1921 : éclatement
En trois :
- Internationale ouvrière (2ème internationale maintenue)
- Internationale communiste
- Union internationale des partis socialistes

3°) de l’Internationale Ouvrière Socialiste au Parti Socialiste
En mars 1923, l’Internationale Ouvrière fusionne avec l’Union internationale des partis socialistes pour former l’Internationale Ouvrière Socialiste (IOS).
En juillet 1951, elle se reconstitue sous le nom d’Internationale socialiste. Mais ses compromissions dans la guerre coloniale lui ont valu d’être remplacée par l’actuel PS à l’initiative de François Mitterrand au Congrès d’Epinay en 1971.

4°) partis affiliés
Les partis affiliés à la IIème internationale maintenue après l’éclatement sont le Sozialdemokratische Partei Deutschland (SPD) en Allemagne, le Labour Party (LP) au Royaume Uni, le Parti Ouvrier Belge (POB) et le Belgische Werkliedenparti (BWP) en Belgique.


III/ L’INTERNATIONALE COMMUNISTE ou Komintern

1°) naissance
Création du 2 au 6 mars 1919.

2°) ses membres
Elle regroupe les partis socialistes révolutionnaires qui ont accepté les 21 conditions d’admission définies au 2ème congrès de l’IC (juillet 1920) à savoir :
- le Parti doit se nommer "Parti Communiste" de tel pays afin d'apparaître clairement aux yeux des masses et se distinguer de la social-démocratie
- il doit appliquer le centralisme démocratique, combiner légalité et illégalité, mener l'agitation et la propagande pour le communisme
- le Parti doit être relié à l’Internationale Communiste et se plier aux décisions des congrès

3°) son objectifC’est la dictature du prolétariat. Le Parti doit donc rejeter les éléments centristes ou réformistes. Il doit être anti-impérialiste, soutenir les luttes de libération des colonies et des nationalités opprimées.

4°) 1ère entorse aux conditions
Le nouveau parti prend le nom de " Parti Socialiste - Section Française de l'Internationale Communiste ". C’est une scission de la SFIO mais aussi une première entorse aux 21 conditions. Il ne prendra le nom de Parti Communiste Français qu'à partir du 1er Janvier 1922. Son principal dirigeant sous la IVème République est Maurice Thorez.

5°) de crise en crise
15 mai 1943 : dissolution
5 octobre 1947 : création du Bureau d’Information des Partis Communistes et Ouvriers ou Kominform
17 avril 1956 : dissolution


IV/ IVème INTERNATIONALE ou secrétariat unifié

1°) naissance
Le 3 septembre 1938, Léon Trotski fonde la IVème Internationale pendant son exil.

2°) influence
Elle est très en vogue chez les jeunes contestataires de mai 68. Son représentant en France est la Ligue Communiste révolutionnaire (LCR).


V/ LES AUTRES PARTIS

1°) le centreLe centre était composé en France d'une aile laïque (le Parti Radical) et d'une aile chrétienne (le Mouvement Républicain Populaire).

a) l’aile laïque : le Parti Radical

- créé en 1901 sous la IIIème République, c’est le plus ancien parti
- 1947 à 1951 : il participe à la Troisième Force.
Composée des socialistes, du Mouvement républicain français (MRP), de radicaux et de modérés, c’est un soutien à la Quatrième république menacée par deux groupes d’opposition : les gaullistes et les communistes.
- après 1951 : petit parti charnière qui participe à tous les gouvernements
- élections législatives de 1956 : opposition du radical de gauche Pierre Mendès-France et du radical centriste Edgar Faure
- élections législatives de 1967 et 1968 : il participe à une coalition de gauche, la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS).

b) le Mouvement Républicain Populaire

C’est un parti issu de la Résistance. Il participe aussi à la Troisième Force. Dès 1969, il s’élargit en un Centre Démocrate.

c) l’unification en 1 centre avec le Mouvement réformateur
Novembre 1971 : fondation du Mouvement réformateur qui regroupent presque tous les centres (le Parti Radical, le Centre Démocrate, le Centre Républicain et le Parti de la Démocratie Socialiste)

Après l'élection présidentielle de 1974 : intégration du mouvement à la majorité giscardienne, donc à droite

Elections législatives de 1978 : création de l'Union pour la Démocratie Française (UDF)

d) aujourd’hui : tentative d’émancipation de la droite

Fort de son score à l'élection présidentielle de 2007 (18,57%), François Bayrou tente de faire renaître un centre émancipé de la droite : le Mouvement Démocrate. Mais la majorité des élus ex-UDF ont toutefois conservé un positionnement de centre-droit en créant le Nouveau Centre dans la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy.

2°) la droite

a) le gaullisme
En 1947, Charles de Gaulle créé le Rassemblement du Peuple Français (RPF). C’est une 3ème voie sociale anti-capitaliste et anti-marxiste qui s’oppose à la IVème république. Le gaullisme domine très longtemps la Vème république.

b) le néo-gaullisme
Georges Pompidou succède à Charles de Gaulle. Mais son idéologie se situe entre le gaullisme et la droite classique. Il faut alors parler de néo-gaullisme. Ce sont les néo-gaullistes qui fondent en 1976 le Rassemblement pour la République (RPR).

c) la droite non gaulliste
Après les élections législatives de 1962, des dissidents rejoignent la majorité gaulliste pour former le Groupe des Républicains Indépendants (Valéry Giscard d’Estaing).

juin 1966 : Fédération Nationale des Républicains

mai 1977 : Parti Républicain

élections législatives de 1978 : création de l’Union pour la Démocratie Française (UDF) qui regroupe la droite non néo-gaulliste (Parti Républicain) et l’ancien centre rallié à droite (Centre des Démocrates Sociaux, Parti Radical, Mouvement Démocrate Socialiste de France).

d) l’unification des droites
A partir de 1981, la droite néo-gaulliste (RPR de Jacques Chirac) et la droite non néo-gaulliste (UDF de Valéry Giscard d’Estaing et Jean Lecanuet) vont progressivement s’unifier à travers des cartels électoraux et deux tentatives de confédérations qui échouent.

L’unification conduira à la création en 1994 du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers (ex-UDF) puis en 1999 du Rassemblement pour la France par Charles Pasqua (ex-RPR).

Les campagnes électorales pour l’élection présidentielle et les élections législatives de 2002 aboutissent à la création d’un parti chiraquien unique : l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) qui regroupe le RPR, la Démocratie Libérale (ex Parti Républicain) et des dissidents de l’UDF (Philippe Douste-Blazy). Actuellement, la droite composée de l’UMP se trouve entourée par le Mouvement pour la France de De Villiers et le Nouveau Centre.